La chaire, créée en 2014 à partir d’un partenariat liant le CIRANO, Retraite Québec, iA Groupe financier et les universités, portait initialement le nom de Chaire de recherche Industrielle Alliance sur les enjeux économiques des changements démographiques. Ayant entamé un deuxième mandat quinquennal en 2019, la chaire poursuit ses travaux sous la direction de la titulaire Raquel Fonseca (ESG UQAM) sous le nom de Chaire de recherche sur les enjeux économiques intergénérationnels. Préservant le même ADN, les travaux de la chaire s’articulent autour de 3 axes – épargne et retraite, santé, marché du travail – identifiés comme prioritaires et transversaux aux enjeux économiques intergénérationnels des transitions démographiques.

La chaire contribue à faire avancer la connaissance scientifique et à proposer aux décideurs des analyses éclairantes sur les enjeux économiques intergénérationnels liés aux changements démographiques.

Expertise | Pertinence | Éthique | Collaboration

Sous la direction de la professeure Raquel Fonseca de l’ESG UQAM, les travaux de la chaire s’appuient sur l’expertise de plusieurs professeurs dont les travaux en économie publique, en économie des ressources humaines et en économie du vieillissement et de la santé sont reconnus mondialement pour leur rigueur et leur pertinence.

Le programme de recherche de la chaire s’appuie notamment sur des modèles de simulation construits par l’équipe qui permettent d’analyser sur plusieurs décennies la répartition des conditions de vie et de certains comportements des individus. Ces modèles offrent, dans un deuxième temps, la possibilité de simuler de façon prospective la sensibilité à différentes politiques économiques et conditions macroéconomiques et démographiques. Cette expertise unique permet de comprendre et de projeter de manière économiquement cohérente les comportements des familles et des individus et d’en comprendre les effets sur le bien-être privé et social.

Enjeux
Les enjeux de retraite et d’épargne sont au cœur des enjeux économiques intergénérationnels liés aux changements démographiques.

La gestion des finances personnelles s’effectue présentement dans un environnement économique particulièrement incertain et dans lequel les rendements financiers sont faibles historiquement. Tout porte à croire que cet environnement perdurera au cours des prochaines années. Les décisions personnelles d’épargne et d’investissement se prennent par ailleurs dans un cadre règlementaire plus complexe qu’auparavant. Les fonds de retraite assurent de moins en moins des prestations fixes à la retraite et fonctionnent davantage sur la base de contributions fixes et de prestations variables. La complémentarité et l’attrait des véhicules d’épargne-retraite comme les REER, les CELI, les REEE et les nouveaux RVER sont souvent mal compris par les épargnants, ce qui mène à des comportements d’épargne sous-optimaux, en particulier lorsqu’il s’agit de tenir compte de la fiscalité et des programmes de soutien des revenus.

La chaire compte valoriser ce pôle d’expertise, en s’attaquant à plusieurs enjeux d’importance dans une perspective comportementale, le but visé étant de mieux comprendre pour mieux agir.

Exemples d’actions
L’équipe se penchera par exemple sur :

  • L’optimalité de l’année de début des prestations de la RRQ, sachant que plus de 50% des Québécois demandent leur rente de retraite à 60 ans;
  • La valeur et le rôle du conseil financier;
  • Les produits de décaissement à la retraite pour analyser les comportements des ménages par rapport aux rentes viagères, aux assurances soins de longue durée et aux hypothèques inversées;
  • La comparaison entre le choix de portefeuille d’épargne des contribuables québécois et ontariens selon leurs caractéristiques sociodémographiques et leur niveau de revenu;
  • L’évaluation d’interventions pouvant aider les ménages à améliorer leur niveau de connaissances financières et à prendre de meilleures décisions en matière d’épargne et de retraite. Ces travaux permettront d’étudier des interventions visant à améliorer la rentabilité des choix;
  • Le développement de moyens visant à aider les individus à choisir entre différents véhicules d’épargne ou prendre de meilleures décisions de décaissement.

Enjeux
La chaire possède une programmation soutenue sur des enjeux de santé, primordiaux à analyser et à documenter en contexte de vieillissement de la population.

Exemples d’actions
L’équipe se penchera par exemple sur :

  • La bonification du modèle COMPAS à l’aide de données récentes de la RAMQ. La consommation de médicaments ainsi que les services obtenus hors des établissements hospitaliers seront des priorités de recherche;
  • Les déterminants de la hausse des coûts dans le système de santé. Puisque les données de la RAMQ couvrent une assez longue période (1994-2016), elles permettront d’analyser les effets de volumes, de prix et de composition (vieillissement);
  • L’évaluation à l’aide de COMPAS, mais aussi de données administratives, des impacts de diverses formules d’un régime d’assurance autonomie au Québec;
  • L’étude des déterminants de la santé – notamment l’éducation – à l’aide des données du recensement apparié aux fichiers fiscaux et de mortalité. Ces données pourront servir à diverses fins, notamment, la projection des changements en termes de mortalité, mais aussi pour intégrer ces effets sur la mortalité à l’étude des politiques publiques.
Enjeux
On assiste depuis plusieurs décennies à un aplatissement de la distribution des salaires en fonction de l’âge dans les économies plus développées. Les cohortes récentes connaissent une moindre progression des salaires avec l’âge comparée aux cohortes précédentes. Les implications de ce phénomène sont multiples : il affecte par exemple le degré d’inégalités salariales mesurable à partir de données transversales ainsi que les inégalités de revenu intergénérationnelles à long terme.

Exemples d’actions
L’équipe de la chaire, s’intéressant aux inégalités, étudiera :

  • Les liens entre les avancées technologiques et le capital humain pour expliquer les transformations en cours et à venir au sein du marché du travail ainsi que le profil âge-salaires. L’équipe s’intéressera particulièrement à la décomposition structurelle et transversale des inégalités de salaires. Également, elle analysera les inégalités salariales et leurs interactions avec des projections démographiques;
  • L’enjeu lié au taux de participation sur le marché du travail, qui depuis 2007 au Canada a baissé de 2 % alors que le taux de participation des individus de plus de 55 ans a augmenté depuis 1995. L’équipe propose d’analyser la distinction entre effet cyclique et tendance démographique;
  • L’entrepreneuriat du troisième âge, en croissance chez les jeunes retraités, en se demandant notamment si les gouvernements peuvent encore augmenter les taux d’emploi autonome chez les travailleurs âgés – et plus généralement, si et comment la structure institutionnelle et sociodémographique d’un pays influence les tendances des travailleurs autonomes à l’emploi indépendant;
  • L’insertion en emploi des personnes souffrant d’incapacités, un enjeu majeur de participation et de rétention au marché du travail. Elle portera une attention particulière aux problèmes de rareté en quantité et en qualité de main-d’œuvre qui risquent de s’accentuer dans un contexte de vieillissement de la population;
  • Le taux de rentabilité de l’éducation et de la formation continue dans un contexte où l’évolution technologique, l’accroissement de la concurrence internationale et les changements dans les paniers de consommation de la population exigent une main-d’œuvre capable de s’ajuster rapidement aux chocs qu’elle subit;
  • Le rôle des politiques publiques par rapport à la rareté de la main-d’œuvre comme le revenu minimum garanti, ou les stratégies internationales d’attractivité de la main-d’œuvre hautement qualifiée dans un contexte de changement technologique et de vieillissement de la population;
  • Des scénarios prospectifs visant à mieux répondre aux enjeux du vieillissement démographique, grâce à l’utilisation des modèles de simulation de long terme, SIMUL et COMPAS.

Mesure #1 : Analyser et documenter l’effet prospectif des transitions démographiques sur la collectivité par rapport au niveau de vie, à la santé de la population ainsi que sur les finances privées et publiques au Québec et au Canada.

Mesure #2 : Comprendre l’impact des transitions démographiques sur les comportements individuels liés au travail, à la retraite et l’épargne et à l’utilisation des soins de santé et des soins de longue durée.

Mesure #1 : Analyser des politiques et des programmes publics aussi bien que privés pouvant permettre d’atténuer les effets indésirables des changements démographiques et d’assurer la qualité de vie des Québécois et des Canadiens.

Mesure #2 : Évaluer le coût d’opportunité des choix de dépenses publiques dans les missions principales de l’État, dont la santé, l’éducation, la famille, et l’immigration afin de mieux quantifier leur intérêt tout en tenant compte des contraintes fiscales et économiques.

Mesure #1 : Collaborer avec les acteurs de la communauté scientifique et des secteurs publics et privés.

Mesure #2 : Organiser, participer et alimenter divers types d’activités académiques, grand public et médiatiques permettant le transfert et la diffusion des connaissances.

Mesure #3 : Mettre à disposition des partenaires/collaborateurs certains outils techniques ainsi que des formations pour faciliter leur utilisation.

Mesure #1 : Former des étudiants des cycles supérieurs dans l’analyse des comportements économiques, du niveau de vie, de la santé et des finances personnelles et publiques.

Mesure #2 : Soutenir les étudiants pendant la durée de leur programme grâce à des opportunités d’emploi à la chaire ou de stages, ainsi que par une approche de mentorat en vue de favoriser leur intégration socioprofessionnelle sur le marché du travail.