Bien que les preuves s’accumulent sur l’impact des chocs de revenus (par exemple liés à la perte d’emploi) sur la santé, on en dénombre encore peu sur la relation potentielle que peuvent avoir la volatilité et la stabilité du revenu moyen à vie sur la santé. En exploitant de riches données d’enquête sur les quasi-aînés au Canada qui ont été jumelées à leurs renseignements fiscaux, l’objectif de cette recherche est de déterminer s’il existe une relation entre la santé et le bien-être d’une part, et la volatilité des revenus des particuliers de l’autre, à travers une décomposition de la volatilité en une composante permanente et transitoire. En contrôlant le revenu moyen à vie, nous constatons qu’une augmentation d’une unité de l’écart-type de la composante permanente du revenu enregistré au cours de la vie professionnelle est associée à une probabilité plus faible d’être en excellente santé (-23,9%), en très bonne santé (-13,3%) et d’être satisfait de la vie (-34,9%), et implique l’apparition de 1,1 problème de santé mentale supplémentaire. Des résultats similaires, quoique plus faibles, se retrouvent pour la composante transitoire du revenu. Ces résultats ont des implications potentiellement importantes au niveau des politiques publiques, ainsi que pour la compréhension de la relation entre le marché du travail et la santé de la population.
Résumé court:
Auteurs publication: Amélie Adeline, Ismaël Choinière Crèvecoeur, Raquel Fonseca et Pierre-Carl Michaud
Numéro: 19-06
Année: 2019